Gustave Masset
Gustave Masset est né à Hoboken le 18 février 1922.
Son père, Edmond, est militaire de carrière et avant la guerre, il a une affectation au dépôt militaire de Gembloux. C’est pourquoi la famille Masset s’installe à Gembloux en 1933, au numéro 35 de la rue Haute Bise, rue qui porte son nom depuis 1946.
Il fait ses études primaires à l’Athénée Royal de Namur avant d’entrer à l'Ecole des cadets. Comme son père, il souhaite embrasser une carrière militaire.
Lorsque la guerre éclate, Gustave a 18 ans. Il est mobilisé dans un régiment d'artillerie et dirigé sur la Lys pour ralentir l’avancée allemande en mai 1940. Le 28 mai, à la capitulation, il est fait prisonnier par les Allemands puis libéré le 11 juin et renvoyé dans son foyer.
Aussitôt, il tente de rejoindre les forces belges en Grande-Bretagne mais il échoue.
Pour échapper au Service de Travail Obligatoire en Allemagne, il s’inscrit en 1941 comme étudiant à l’Institut d’Agronomie à Gembloux.
En 1942, il intègre le Service Renseignement et Action « Marc », puis le réseau Bayard. Un réseau spécialisé dans le sabotage et le renseignement où il agit en tant qu’agent de renseignements militaires, agent de liaison, centralisateur du courrier, adjoint au directeur et chef de secteur.
Le 19 juillet 1943, il est dénoncé par un voisin de son ami Robert Nicolas, Résistant lui aussi. Il tombe alors dans un guet-apens tendu dans un café du centre de Namur. Il est arrêté par la Gestapo en même temps que Robert et d'autres résistants.
Gustave est emmené aux bureaux de la Gestapo de Loverval, dans le Hainaut. Il est incarcéré à Charleroi, à St Gilles, puis dans des prisons allemandes. Il est condamné à mort à Berlin mais sa peine est bientôt commuée en travaux forcés à perpétuité.
Pendant tout un temps, ils ont le même parcours de détention et de déportation, Robert et lui. Ils sont de ces milliers de prisonniers censés disparaitre sans laisser de traces : « NN ». Un acronyme allemand qui signifie "Nacht und Nebel", c'est-à-dire : "nuit et brouillard".
Robert et Gustave passent de camp en camp, jusqu’à Esterwegen où leurs chemins se séparent. Gustave est déporté à Dachau où il arrive le 15 février 1945, aveugle, souffrant d’une plaie ulcéreuse à la colonne vertébrale et gravement malade suite à des mauvais traitements.
Il sera néanmoins libéré par les Américains où on le trouve à l’infirmerie du camp de Dachau. On l’évacue dans un hôpital de campagne américain tout proche, mais c’est trop tard. C’est là que sa vie s’arrête. Il n’a que 22 ans.
Les parents de Gustave n’ont plus de nouvelles de leur fils depuis des mois. Et à la libération, les prisonniers rentrent petit à petit mais pas Gustave.
Dès la fin de la guerre, son père met vraiment tout en œuvre pour retrouver sa trace, il écrit partout où il peut, il cherche des renseignements, poste des annonces dans les journaux… Finalement l'information de son décès vient de ses codétenus à Dachau.
Puis, vient le parcours du combattant pour récupérer sa dépouille, ensevelie dans une fosse commune. Son corps est seulement rapatrié en octobre 1960 et enterré ici, sur ce sol gembloutois qu’il avait quitté un matin de juillet 1943 pour retrouver à Namur d'autres jeunes Résistants.
Quand son père prend sa retraite, ses parents et son jeune frère quittent Gembloux pour retourner à Anvers. Et pourtant, si vous allez jusqu’au cimetière, vous verrez que ses parents ont souhaité être enterrés, ici, à Gembloux, à côté de leur fils Gustave.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES :
La maman de Gustave s’appelait Mathilde.
Aloïs, le jeune frère de Gustave, était boulanger, pâtisser de profession. Il est décédé le 28/01/1993 à Molenbeek-Saint-Jean. Il a eu 2 filles : Béatrice et Monique.
A titre posthume, Gustave recevra la Croix de chevalier de l’Ordre de Léopold avec Palme, la Croix de guerre 1940 avec palme et citation, la Médaille commémorative de la Guerre 1940-1945 avec 2 sabres croisés et 2 éclairs entrecroisés et la Médaille de la Résistance.
Après-guerre, à la demande de ses habitants, la rue Haute Bise change de nom. Elle portera le nom de Gustave Masset. Le Challenge Gustave Masset, une course à pied, est organisé en mémoire du jeune résistant durant quelques années.
De 1948 à 1961, Gustave devient parrain des Cadets qui lui rendent hommage lors de leur baptême.